Jeudi - Lesson 06


title: 'L’obéissance: le fruit de la foi'

date: 02/05/2024

Lisez Romains 3:27-31; Romains 6:15-18; et Romains 8:1, 2. Que nous apprennent ces versets sur le salut par la justice de Christ seule?

À l’époque de Luther, un vent nouveau soufflait sur l’église chrétienne. Des dizaines de milliers de personnes apprirent à détourner leur regard de leur moi pécheur pour regarder Jésus. Sans doute ces personnes, en regardant à elles-mêmes et à ce qu’elles étaient, n’ont vu que des choses décourageantes. Quel croyant aujourd’hui ne fait pas la même expérience? C’est pourquoi nous devons plutôt nous tourner vers Jésus.

La grâce de Dieu nous transforme. Un jour, Jean Wesley assista à une réunion morave à Londres. Wesley était assis, stupéfait, lorsqu’il entendit la lecture de l’introduction de Luther à l’épitre aux Romains. Pour la première fois de sa vie, il commença à comprendre l’évangile. Il fut ensuite secoué intérieurement et se sentit étrangement attiré par ce Christ qui a donné Sa vie pour lui. Il s’exclama: « Je sens que je crois en Christ seul pour le salut, et j’ai l’assurance qu’Il a pris mes péchés, même les miens, et qu’Il m’a sauvé de la loi du péché et de la mort » (John Whitehead, The Life of the Rev. John Wesley, M.A., Londres: Stephen Couchman, 1793, p. 331.

Lisez 1 Pierre 2:2, 2 Pierre 3:18, Colossiens 1:10 et Éphésiens 4:18-24. Quelles vérités vitales ces passages révèlent-ils sur la vie chrétienne?

Les réformateurs étudiaient systématiquement la Parole pour découvrir plus de vérité. Ne se contentant pas du statu quo, ni d’une expérience religieuse rigide avec peu ou pas d’évolution, ils aspiraient constamment à mieux connaitre Christ. Au Moyen Âge, de nombreux chrétiens croyant en la Bible avaient payé un prix extrêmement élevé pour leur engagement. Ils furent torturés, emprisonnés, exilés et exécutés; et leurs biens confisqués, leurs maisons brulées, leurs terres ravagées et leurs familles persécutées. Lorsqu’ils sont chassés de leurs maisons, ils cherchent une ville « dont Dieu est l’architecte et le constructeur » (Heb 11:10). Quand ils sont torturés, ils bénissent leurs bourreaux, et lorsqu’ils croupissent dans des cachots sombres et humides, ils invoquent les promesses de Dieu d’un avenir meilleur. Bien que leurs corps soient emprisonnés, ils sont libres – libres en Christ, libres dans les vérités de Sa Parole, libres dans l’espoir de Son retour prochain.

En faisant une analyse de vous-même, quel espoir de salut avez-vous?

Vendredi - Lesson 07


title: Réflexion avancée

date: 03/05/2024

« Les fidèles serviteurs de Dieu ne travaillaient pas seuls. Alors que les “dominations, les autorités, les princes de ce monde de ténèbres et les esprits méchants dans les lieux célestes” se liguaient contre eux, le Seigneur ne les oubliait pas. Si leurs yeux avaient été ouverts, ils auraient vu, de même que le prophète Élisée, des preuves manifestes de la présence et du secours de Dieu. Quand son serviteur lui montrait les armées ennemies qui les entouraient et rendaient inutile toute tentative de fuite, le prophète, s’adressant à Dieu, avait prié: “Éternel, ouvre ses yeux, pour qu’il voie.” Et voici, la montagne était “pleine de chevaux et de chars de feu” tout autour d’Élisée. Les cohortes célestes étaient là pour protéger l’homme de Dieu. C’est ainsi que les anges veillaient sur les ouvriers de la Réforme. » Ellen G. White, La tragédie des siècles, pp. 178, 179.

« Quand des ennemis puissants s’unissaient pour renverser la foi, quand des milliers d’épées semblaient prêtes à sortir du fourreau pour la faire disparaitre, Luther écrivait: “Satan fait éclater sa fureur; des pontifes impies conspirent; et l’on nous menace de la guerre. Exhortez le peuple à combattre vaillamment devant le trône du Seigneur par la foi et par la prière, afin que nos ennemis, vaincus par l’Esprit de Dieu, soient contraints à la paix. Le premier besoin, le premier travail, c’est la prière; que le peuple sache qu’il est maintenant exposé aux tranchants des épées et aux fureurs du diable, et qu’il se mette à prier.” » Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 179.

La justification par la foi, cette grande vérité que Luther avait redécouverte, est le fondement de l’évangile et de la vérité sur laquelle repose notre espérance du salut. Son hymne « c’est un rempart » exprime avec force l’évangile: « Seuls, nous bronchons à chaque pas, Notre force est faiblesse. Mais un héros, dans les combats, Pour nous lutte sans cesse. Quel est ce défenseur? C’est toi, divin Sauveur! Dieu des armées, Tes tribus opprimées, Connaissent leur libérateur. » Traduction de A. H. Lutteroth (Hymnes et Louanges no 358, 2e strophe).

Discussion:

Comment expliquer l’équilibre entre la grâce et la loi, entre la foi et les bonnes œuvres?

Selon-vous, pourquoi est-il si facile de laisser notre esprit glisser vers le légalisme? Comment définiriez-vous le légalisme? Pourquoi est-ce si préjudiciable à notre foi chrétienne?

Y a-t-il des dangers si le concept de « salut par la grâce » n’est pas bien compris? Où peut nous mener ce malentendu?

Que veulent dire certains lorsqu’ils utilisent l’expression « grâce bon marché »? La grâce est-elle bon marché?

Samedi - Lesson 01


title: La foi malgré tout

date: 27/04/2024

Lecture de la semaine

Ps 119:162; Jn 16:13-15; 2 Pi 1:20, 21; Eph 2:8, 9; Rm 3:23, 24; Rm 6:15-18.

Verset à mémorser

« Je serre ta parole dans mon cœur, afin de ne pas pécher contre toi » (Psaume 119:11).

Les réformateurs protestants avaient une chose dont les personnes du XXIe siècle ont désespérément besoin: un but pour leur vie. Dans son livre The Empty Self, le célèbre psychologue américain Philip Cushman parle de ceux qui mènent une vie sans but. Leurs croyances sont superficielles, et peu de choses ont de l’importance pour eux. Ils n’ont rien pour lequel il vaille la peine de mourir, et donc peu de choses pour lesquelles vivre.

Mais les hommes, les femmes et les enfants de la réforme protestante étaient radicalement différents. Ils avaient un but permanent pour lequel ils vivaient. Leur foi était importante et ils n’étaient pas prêts à compromettre leur intégrité. Leurs convictions profondes sont indissociables d’eux. Nier ces croyances, c’est nier leur identité même. Même face à la mort, ils avaient une paix intérieure.

Dans l’étude de cette semaine, à l’aide d’exemples tirés de la réforme, nous examinerons comment les enseignements de l’Écriture, qui changent la vie, constituent la base d’un véritable but et d’un véritable sens à la vie. La compréhension de ces vérités éternelles nous préparera à la crise finale dans le grand conflit entre le bien et le mal. Le combat que les réformateurs avaient mené n’est pas encore terminé, et nous sommes appelés à reprendre le flambeau là où ils l’avaient laissé. Nous aussi, nous pouvons découvrir un Dieu suffisamment grand pour relever tous les défis auxquels nous sommes confrontés, un Dieu qui donne à notre vie un sens et un but qu’aucune chose de ce monde ne pourra jamais donner.

* Étudiez cette leçon pour le sabbat 4 mai à la lumière de La tragédie des siècles, chap. 7 à 11.

Mardi - Lesson 04


title: Éclairés par l’esprit

date: 30/04/2024

Un jour, alors qu’il étudiait à la bibliothèque universitaire, Martin Luther arriva à un tournant de sa vie, lorsqu’il découvrit une copie de la Bible en latin. Il n’avait jamais su auparavant qu’un tel livre existait. Il lut avec délectation chapitre après chapitre, verset après verset et fut stupéfait par la clarté et la puissance de la Parole de Dieu. En parcourant les pages du livre, l’Esprit Saint illumina son esprit. Il ressentit les conseils de l’Esprit lorsque des vérités obscurcies par la tradition jaillissaient des pages de l’Écriture Sainte. Décrivant sa première expérience avec la Bible, il écrit: « Oh! si Dieu me donnait un tel livre! »

Quels principes pouvons-nous tirer des textes suivants concernant la manière dont nous devons interpréter la Bible?

Jean 14:25, 26

Jean 16:13–15

2 Pi 1:20, 21

Ce qui est si puissant dans ces versets, c’est l’assurance que le même Esprit Saint qui avait inspiré les auteurs de la Bible nous guide lorsque nous la lisons. Il est l’interprète divin de la vérité divine. Malheureusement, de nombreux chrétiens minimisent aujourd’hui l’élément spirituel de la Bible et insiste sur l’élément humain. Puisque Satan ne peut plus nous cacher la Bible, il fait ce qu’il y a de mieux: il la dépouille de son caractère spirituel, en fait simplement de la bonne littérature ou, pire encore, un outil d’oppression de la religion pour contrôler les masses.

Les réformateurs avaient raison de comprendre que c’est le Saint-Esprit qui est l’interprète infaillible de l’Écriture – et non les prêtres, les prélats et les papes. Un échange intéressant a été rapporté entre Jean Knox, le réformateur écossais, et Marie, reine d’Écosse. Marie dit: « “Vous interprétez les Écritures d’une façon, dit la reine, et les docteurs catholiques les interprètent d’une autre; qui faut-il croire, et qui sera juge?” “Il faut croire Dieu qui nous parle clairement dans sa Parole, répondit le réformateur. Au-delà de ce qui est écrit, il ne faut croire ni les uns ni les autres. La Parole de Dieu s’explique elle-même; et s’il semble y avoir quelque obscurité dans un passage, le Saint-Esprit, qui n’est jamais en contradiction avec lui-même, s’exprime plus clairement dans un autre, de telle sorte que le doute ne subsiste que pour ceux qui veulent obstinément demeurer dans l’ignorance.” » Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 217.

Unknown - Lesson te


title: Approfondissement

date: 03/05/2024

Ire partie: Aperçu

Texte clé: Psaume 119:11

Textes d’approfondissement: Ps 119:162; 2 Pi 1:20, 21; Jn 16:13, 14; Eph 2:8, 9; Rm 3:23-31; Rm 5:8-10; Rm 6:22, 23.

Introduction: L’étude de cette semaine met en évidence trois principes centraux qui caractérisent le grand conflit: (1) Le caractère de Dieu est amour et justice. (2) Le seul chemin vers le salut est fondé sur Son amour et Sa justice. (3) Les deux premiers principes proviennent d’une seule source: la révélation de Dieu telle qu’elle s’est manifestée en Jésus-Christ et dans les Saintes Écritures. À l’époque médiévale, ces trois principes semblaient être engloutis à jamais dans les ténèbres du diable, pour ne plus jamais être maintenus ou proclamés. Mais Dieu avait appelé plusieurs grands guerriers, les réformateurs, à se lever au milieu du champ de bataille et à élever l’étendard de la vérité de Dieu une fois de plus. Ces guerriers étaient peu nombreux. Mais la rareté dans les rangs des réformateurs était destinée à montrer que le mouvement n’était pas humain, mais divin, tant dans ses origines que dans ses opérations: c’est-à-dire, nous qui sommes du côté de Dieu dans le grand conflit ne gagnons pas le combat par notre sagesse ou notre force. Au contraire, nous ne remportons la victoire dans le grand conflit qu’en témoignant de ce que la Parole de Dieu proclame et de ce que la puissance de la grâce de Dieu peut faire, et fait, pour nous et en nous. Pour ces raisons, les réformateurs avaient compris que leur mission était de proclamer les cinq grandes solas:

  • La sola scriptura (l’Écriture seule),
  • La sola gratia (la grâce seule),
  • La sola fide (la foi seule),
  • La solus/solo Christus (Christ seul),
  • La soli Deo gloria (à la gloire de Dieu seul).

Thèmes de la leçon: La leçon de cette semaine explore deux thèmes principaux:

  1. Être du côté de Dieu dans le grand conflit signifie manifester une foi inébranlable dans les Écritures comme seule révélation du caractère et de l’amour de Dieu pour nous.

  2. Cela signifie aussi manifester une foi inébranlable en la grâce de Dieu comme seule source et voie du salut.

IIe partie: Commentaire

Sola scriptura, sola gratia, sola fide

Pourquoi le principe protestant de sola scriptura est-il si important dans le grand conflit? Comment est-il lié au salut et aux autres « solas » protestantes, en particulier, la sola gratia et la sola fide? (Note: conformément à Éphésiens 2:8, ce commentaire traite la sola gratia et la sola fide comme étant un seul concept). Comme nous l’avons vu, le grand conflit avait commencé au ciel avec la fausse accusation de Lucifer selon laquelle Dieu est mauvais et que Son règne est dictatorial. Par la suite, le grand conflit s’était déplacé sur la terre, lorsque Lucifer trompa nos premiers parents en leur faisant croire qu’ils étaient, ou pouvaient devenir, des dieux.

À chaque étape de l’histoire humaine, le diable utilise la ruse pour déformer le caractère, les plans, la souveraineté et la loi de Dieu. En réponse à cela, Dieu Se révèle à l’humanité, et l’une des façons dont Il Se révèle à nous est à travers la nature, l’histoire, la nature humaine et notre conscience. Cette révélation divine est communément appelée révélation générale. Cependant, la révélation générale n’est pas spécifique parce qu’elle n’est pas propositionnelle; c’est-à-dire qu’elle n’est pas transmise directement par la parole. En outre, le péché a produit des changements significatifs dans la nature, dans l’histoire, dans la nature humaine, la moralité, la pensée humaine et dans notre perception de la réalité, ce qui pose des défis à notre appréciation et à notre appréhension de la révélation générale.

Pour ces raisons, Dieu Se révèle principalement par une révélation spéciale. La révélation spéciale signifie que Dieu se révèle personnellement et propositionnellement. Nous pouvons y connaitre et comprendre le caractère de Dieu, Sa personnalité, Ses plans, Sa domination sur l’histoire humaine et Ses principes d’action et de règne. Avant la chute dans le péché, la révélation spéciale de Dieu se manifestait à travers Sa relation personnelle et Ses conversations avec Adam et Ève. Après la chute, Dieu n’avait pas abandonné l’humanité, bien que le péché ait gravement altéré Sa relation avec la race humaine. Il avait continué Sa révélation personnelle avec Adam et Ève et au reste de l’humanité, par divers moyens tels que les théophanies (apparitions divines sous diverses formes) ou les expériences prophétiques (rêves et visions). Pendant des millénaires, Dieu a œuvré par l’intermédiaire des patriarches et des prophètes pour contrer la désinformation du diable, mais plus important encore, pour appeler l’humanité à Le comprendre correctement, à Lui faire confiance et à accepter Son plan de salut. Mais Dieu ne s’était pas arrêté à cette forme de révélation médiatisée. Dieu le Fils, la deuxième personne de la divinité trinitaire, devint un être humain afin que Dieu puisse être avec nous en personne (Jean 1:1-3, 14) et nous manifester personnellement Son amour. Pour nous sauver, Dieu a pris sur Lui la culpabilité de notre péché, devenant péché pour nous afin que nous puissions devenir justice de Dieu en Lui (2 Corinthiens 5:21). Jésus-Christ, le Dieu incarné, fut le point culminant de la révélation spéciale et personnelle de Dieu à l’humanité, et même à l’univers entier (Hébreux 1:1-3). Par l’incarnation, la vie, le ministère, la mort sacrificielle et la résurrection de Jésus, Dieu a pleinement révélé Son caractère d’amour et de justice, ainsi que Sa puissance créatrice et salvatrice. Après l’ascension de Christ, Dieu a continué Sa révélation prophétique par la présence et l’activité du Saint-Esprit.

Mais la révélation spéciale de Dieu ne s’arrête pas à ces manifestations historiques et divines. Par le processus d’inspiration, Dieu a œuvré directement avec et à travers les prophètes et les apôtres (Éphésiens 2:20) pour qu’ils mettent à l’écrit Sa révélation divine spéciale afin qu’elle puisse être publiée et proclamée au monde entier (2 Timothée 3:16, Matthieu 28:20). Ce récit de la révélation divine est les Saintes Écritures, comprenant l’Ancien et le Nouveau Testaments, centrés sur la révélation de Dieu en Christ (Jean 5:39, 40; Luc 24:27).

L’Écriture fait donc partie intégrante de la révélation spéciale de Dieu, portant l’imprimatur complet de l’autorité divine en tant que Parole de Dieu. Par les Écritures, Dieu aspire à ce que tous les hommes sachent qui Il est vraiment et ce qu’Il a fait et fait pour leur salut.

Les attaques

Satan emploie plusieurs stratégies pour minimiser la valeur de la révélation spéciale de Dieu. L’une de ces stratégies consiste à amener l’humanité à douter de ce que Dieu révèle dans Sa Parole. Mais après que la Parole de Dieu se soit avérée vraie, à maintes reprises, le diable a redirigé son attention vers sa stratégie principale: rendre les Écritures dépendantes de l’interprétation humaine et de la tradition. Ce changement s’était produit parmi le peuple de Dieu à l’époque de l’Ancien Testament. Ainsi, à l’époque du Nouveau Testament, certains d’entre eux avaient du mal à accepter Jésus, non pas parce que les Écritures n’étaient pas claires, mais parce qu’ils voulaient filtrer la Parole de Dieu à travers leur propre tradition (Marc 7: 1-13). Ainsi, le diable avait atteint son triple objectif: « abandonner les commandements de Dieu », « [mettre de côté] le commandement de Dieu » et « annuler la parole de Dieu » (Marc 7:1-13). Au départ, tout comme pour les Juifs, la tradition peut être bien intentionnée. Mais si elle n’est pas soigneusement règlementée par les principes bibliques, la tradition finit par donner naissance à l’essence même du péché: la suppression de l’autorité de Dieu; une tentative de Le contrôler; et l’établissement de l’autorité humaine sur celle de Dieu, Son royaume et Sa révélation. L’établissement de la tradition sur la Parole de Dieu démolit le but et le sens mêmes de la révélation spéciale de Dieu, qui est de révéler Son vrai caractère, Ses desseins et Ses plans, et de révéler le chemin de la rédemption. Au lieu de l’amour de Dieu et du salut par la grâce, les gens apprennent à suivre les instructions des experts religieux et à suivre un chemin pénible de salut (Matthieu 23:4).

Tout comme Christ, les premiers chrétiens avaient répudié la tradition et réinterprété les Écritures selon leur sens prévu (Jean 5:39, 40; Luc 24:25-27; Actes 2:14-32). Plus tard, cependant, les chrétiens suivirent l’exemple du judaïsme et développèrent leur propre interprétation des Écritures éclairée par divers présupposés culturels, politiques ou philosophiques. À l’époque de Luther, les Écritures et leur interprétation étaient fermement entre les mains du Magistère de l’église. Selon leur autorité, la Bible était trop divine et trop sainte pour être interprétée par des gens « ordinaires ». Tout comme les scribes l’avaient fait à l’époque de Jésus, les prélats, les prêtres et les érudits catholiques romains, sous prétexte de préserver l’identité et l’unité de l’église, affirmaient qu’il n’est pas donné à tout le monde de lire et de comprendre la Bible. Leur refus de communiquer les Écritures au peuple avait entrainé un manque de vraie connaissance de Dieu et un manque de spiritualité, ayant des résultats désastreux. Par conséquent, l’absence de vérité biblique conduisit à l’activation rampante du péché; et peu après, l’église revendiqua l’autorité et le contrôle sur Dieu, sur Son royaume et Sa voie de salut. En raison de cette trajectoire, l’église, tout comme les dirigeants juifs d’autrefois, imposa une « nouvelle » voie de salut: celle par les œuvres. Selon cet enseignement, les gens sont sauvés à travers, et par, l’église, en faisant ce qu’elle leur dit de faire. Ainsi, la doctrine de l’église fut transformée en une observance des rites hiérarchiques et sacramentels, tandis que la doctrine du salut fut transformée en une acceptation de la pénitence et des indulgences. Dieu fut privé du moyen même qu’Il avait créé pour atteindre directement tous les peuples, c’est-à-dire, l’Écriture.

En établissant le principe de la sola scriptura, les réformateurs protestants s’étaient élevés contre cette stratégie démoniaque opérant au sein de l’église. Les réformateurs avaient établi que les Écritures étaient la seule forme de révélation spéciale que Dieu donnait à l’église à cette époque et que les gens devaient être autorisés à écouter Dieu directement en lisant la Bible eux-mêmes. La Sola scriptura ne signifie pas que les réformateurs protestants avaient exclu toute autre forme de connaissance, telle que la raison, les arts ou l’expérience. Ce que les réformateurs voulaient dire par la sola scriptura, c’est que l’Écriture est la révélation autoritaire de Dieu qui façonne notre vision du monde, nous disant qui Il est, ce qu’Il a fait, qui nous sommes et ce qui nous est arrivé à la chute. De plus, les Écritures révèlent comment Dieu nous sauve et ce qu’Il attend de nous. Ainsi, l’autorité des Écritures est au-dessus de l’autorité de l’église et de celle de toute autre autorité humaine ou forme de connaissance. C’est la Parole de Dieu qui a créé l’église, et non l’inverse.

Le principe de la sola scriptura est directement et inséparablement lié à l’établissement d’un autre principe, la sola gratia/sola fide. Quand Martin Luther avait lu la Bible sans le filtre de la tradition, il y avait découvert le vrai caractère de Dieu et Sa véritable voie du salut. Dans les Écritures, les protestants avaient découvert le message central que Dieu voulait communiquer à l’humanité au milieu du grand conflit: notre Dieu est un Dieu d’amour et de justice et non un tyran. Même lorsque nous nous étions rebellés contre Lui, il est venu mourir à notre place. Il nous a offert le don de Sa justice, afin que nous puissions être rétablis dans Son royaume lorsque nous acceptons ce don par la foi.

L’assaut libéral

Malheureusement, après plusieurs siècles, le protestantisme lui-même fut inondé par une autre stratégie du diable pour rompre la relation de Dieu avec l’humanité. Les protestants libéraux n’interdisaient pas aux gens de lire les Écritures par eux-mêmes. Au contraire, ces penseurs libéraux avaient réinterprété la définition même et la nature des Écritures. Pour eux, la Bible n’était plus la révélation spéciale divine, mais simplement le produit d’un esprit, d’une culture et d’une moralité humains en évolution. Ainsi, les Écritures n’étaient pas la Parole de Dieu à l’humanité, mais de simples paroles humaines, des imaginations ou des spéculations sur Dieu, qui jaillissaient de l’environnement naturel ou historique des gens.

Pour cette raison, selon le protestantisme libéral, une lecture directe, naturelle, littérale et pieuse de l’Écriture comme la Parole de Dieu, est tout simplement fausse. Au contraire, ils disent qu’il faudrait lire les Écritures de la même manière, et avec les mêmes méthodologies requises lorsque nous lisons la littérature, l’histoire, la culture ou la philosophie. Par conséquent, au lieu de la méthode historico-grammaticale protestante traditionnelle de lecture des Écritures, les adeptes de la théologie protestante libérale avaient imposé à l’Écriture la méthode historico-critique de l’interprétation biblique. Le principe protestant de la sola scriptura s’était effondré parce que, dans cette ligne de pensée, l’Écriture n’était plus la seule source faisant autorité de la révélation spéciale de Dieu. Au contraire, la Bible n’était devenue qu’un des nombreux documents historiques ou monumentaux produits par l’humanité. En outre, le principe de la sola gratia/sola fide s’était également effondré parce que l’Écriture et la voie du salut étaient devenues des produits du génie humain et de l’effort moral et religieux. De plus, contrairement à l’Écriture (Actes 4:12), Christ n’était qu’un des nombreux chemins du salut.

Tragiquement, cette vision des Écritures et cette méthode d’interprétation biblique étaient devenues dominantes dans toutes les dénominations chrétiennes. Mais, en tant qu’église du reste de Dieu pour la fin des temps, les adventistes du septième jour s’étaient vu confier divinement la mission de proclamer, une fois de plus, les principes bibliques fondamentaux de la sola scriptura et de la sola gratia/sola fide.

IIIe partie: Application

1. Pensez aux cinq solas des réformateurs protestants. En quoi sont-elles pertinentes pour votre vie? En quoi sont-elles pertinentes pour les religions et la culture qui vous entourent? Quelles contributions les cinq solas peuvent-elles apporter à la communauté dans laquelle vous vivez?

2. Comment votre communauté et votre culture perçoivent-elles les Saintes Écritures? De quelle manière diriez-vous que le respect des Écritures dans votre contexte religio-spirituel particulier fait partie du grand conflit?

3. Quelle est votre contribution personnelle à la défense des Écritures dans votre communauté locale dans le cadre du grand conflit? Comment pouvez-vous être un Wiclef, un Tyndale ou un Luther dans votre contexte religio-spirituel?

Lundi - Lesson 03


title: Transmettre la parole de Dieu

date: 29/04/2024

Lisez Corinthiens 4:1-6 et 2 Corinthiens 2:14. Que nous apprennent ces passages sur la fermeté de Paul, malgré les défis auxquels il était confronté en proclamant la vérité de la Parole de Dieu?

L’apôtre Paul avait fait face à des obstacles écrasants pendant son œuvre de diffusion de l’évangile; toutefois, il avait la certitude que la Parole de Dieu finirait par triompher, « car », comme il le dit, « nous n’avons pas de puissance contre la vérité; nous n’en avons que pour la vérité » (2 Cor 13:8).

Les réformateurs avaient été confrontés à des épreuves similaires; pourtant, par la foi, ils étaient restés fidèles à la Parole de Dieu. William Tyndale est un exemple de courage face à des obstacles apparemment insurmontables. Le plus grand désir de Tyndale était de donner à l’Angleterre une traduction exacte et compréhensible de la Bible. Il décida alors de traduire la Bible à partir des langues originales et de corriger certaines des erreurs de la traduction de Wiclef, réalisée 200 ans plus tôt. Finalement, Tyndale fut lui aussi arrêté et jugé. Un grand nombre de ses traductions de la Bible, imprimées à Worms, en Allemagne, furent saisies et brulées en public. Son procès eut lieu en Belgique en 1536, et il fut condamné et brulé pour hérésie. Ses bourreaux l’avaient étranglé pendant qu’ils l’attachaient au bucher, puis brulèrent son corps. Ses dernières paroles, prononcées avec zèle et d’une voix forte, sont rapportées comme suit: « Seigneur, ouvre les yeux du roi d’Angleterre ». Dieu avait répondu miraculeusement à la prière de Tyndale.

Quatre ans après sa mort, quatre traductions anglaises de la Bible furent publiées. En 1611, la version King James fut imprimée, et elle était largement basée sur l’œuvre de Tyndale. Les 54 érudits qui avaient rédigé l’ouvrage s’étaient largement inspirés de la traduction anglaise antérieure de Tyndale. Selon une estimation, l’Ancien Testament de la version King James de 1611 est composé à 76 % de la traduction de Tyndale, et le Nouveau Testament à 83 %. En 2011, cette version de la Bible avait célébré son 400e anniversaire en franchissant le cap d’un milliard de Bibles imprimées. Traduite en 2 454 langues, elle a touché des dizaines de millions de personnes dans le monde. Le sacrifice de William Tyndale en valait la peine.

Malgré les circonstances ou les difficultés apparentes, Tyndale et ses collègues croyants en la Bible étaient convaincus que Dieu faisait tout selon Sa volonté. La vie de Tyndale a fait la différence pour l’éternité.

Lisez Daniel 12:3 et Apocalypse 14:13. Comment ces textes s’appliquent-ils à la vie de Tyndale? Pensez maintenant à votre propre vie et à l’impact que vous avez sur les autres. Quel encouragement ces textes vous donnent-ils concernant l’opportunité que vous avez d’influencer les autres pour l’éternité?

Dimanche - Lesson 02


title: La parole de Dieu seule

date: 28/04/2024

Lisez Psaumes 119:103, 104; Psaumes 119:147; et Psaumes 119:162. Quelle était l’attitude de David à l’égard de la Parole de Dieu? Comment cela avait-il influencé les réformateurs et comment cela influence-t-il nos vies aujourd’hui?

La Bible était le fondement de la foi des réformateurs et l’essence de leur enseignement. Ils avaient compris qu’il s’agit de la « parole vivante et permanente de Dieu » (1 Pi 1:23, LSG), et en avaient chéri chaque mot. En lisant ses pages et en croyant à ses promesses, leur foi fut fortifiée et leur courage renouvelé. « Il en est ainsi de toutes les promesses de la Parole de Dieu. Jésus nous les adresse comme si nous entendions réellement sa voix. C’est par elles qu’il nous communique sa grâce et sa puissance. Elles sont les feuilles de cet arbre dont parle l’Apocalypse et qui servent à “la guérison des nations”. Apocalypse 22:2. Elles deviennent la force du caractère, l’inspiration de la vie. Il n’est rien au monde qui possède une plus grande puissance de guérison, rien qui puisse inspirer davantage le courage et la foi, insuffler une énergie vivifiante à l’être tout entier. » Ellen G. White, Le ministère de la guérison, p. 78.

Les Écritures font briller la joie sur notre tristesse, l’espoir sur notre découragement et la lumière sur nos ténèbres. Elles nous donnent une direction quand nous sommes confus, la certitude quand nous sommes perplexes, la force dans notre faiblesse et la sagesse dans notre ignorance. Lorsque nous méditons sur la Parole de Dieu et que, par la foi, nous faisons confiance à Ses promesses, la puissance vivifiante de Dieu donne de l’énergie à tout notre être, physiquement, mentalement, émotionnellement et spirituellement.

Les réformateurs n’avaient dans leur esprit que les Écritures. Ils vivaient de la Parole, et beaucoup d’entre eux étaient morts à cause de la Parole. Ils n’étaient pas des chrétiens désinvoltes, complaisants, négligents, ayant une vie dévotionnelle superficielle. Ils savaient que sans la puissance de la Parole de Dieu, ils ne résisteraient pas aux forces du mal qui se dressaient contre eux.

La passion de Jean Wiclef était de traduire la Bible en anglais afin que le commun des mortels puisse la lire et la comprendre. Comme cela était illégal, il avait été jugé pour sa foi, considéré comme hérétique et condamné à mort. Lors de son procès, Wiclef avait lancé un appel sincère. « “Contre qui prétendez-vous vous être élevés? leur demanda-t-il dans sa péroraison. Contre un vieillard qui a déjà un pied dans la tombe? Non! C’est contre la vérité, qui est plus puissante que vous, et qui finira par vous vaincre.” » Ellen G. White, La tragédie des siècles, p. 77. Les dernières paroles de Wiclef s’étaient concrétisées lorsque la lumière de la vérité de Dieu avait dissipé les ténèbres du Moyen-Âge.

De quelle manière les Écritures vous réconfortent-elles dans les moments d’épreuve?

Mercredi - Lesson 05


title: Christ seul... la grâce seule

date: 01/05/2024

Lisez éphésiens 2:8, 9; Romains 3:23, 24; Romains 6:23; et Romains 5:8-10. Qu’enseignent ces versets sur le plan du salut?

Le salut est un don de Dieu. Son Saint-Esprit nous conduit à accepter par la foi ce que Christ a si gratuitement offert par Sa mort sur la croix du calvaire. Jésus, le Fils divin de Dieu, a offert Sa vie parfaite pour expier nos péchés.

La justice divine exige une obéissance parfaite. La vie parfaite de Christ remplace nos vies imparfaites. La loi divine que nous avons enfreinte nous condamne à la mort éternelle. La Bible est claire. Par nos choix pécheurs, nous n’atteignons pas l’idéal de Dieu pour notre vie. Nous avons péché et, laissés à nous-mêmes, nous ne pouvons pas répondre aux exigences justes et équitables d’un Dieu saint. En conséquence, nous méritons la mort éternelle. Mais il y a de bonnes nouvelles. L’apôtre Paul nous assure que « le salaire du péché, c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus Christ notre Seigneur » (Rm 6:23, LSG). C’est un don immérité car si c’était par les œuvres, nous le mériterions, et s’il y a une vérité qui ressort de l’évangile, c’est que nous ne pouvons pas mériter le salut.

Martin Luther et les réformateurs protestants avaient découvert Christ et Christ seul comme étant la source de salut. C’est alors que Luther commença à prêcher le message de la grâce salvatrice de Christ. Les foules se pressaient pour écouter ses messages sincères qui changent des vies. Ses paroles étaient comme une boisson d’eau froide dans le désert aride de leur vie. Le peuple était enchainé par les traditions de l’église médiévale et maintenu en esclavage par des rituels vieux de plusieurs siècles qui n’apportaient aucune vie spirituelle. Les messages bibliques de Luther avaient touché des cœurs et des vies furent transformées.

En lisant le Nouveau Testament, Luther était submergé par la bonté de Dieu et émerveillé par Son désir de sauver toute l’humanité. Le point de vue populaire enseigné par les dirigeants de l’église à l’époque était que le salut était en partie l’œuvre de l’homme et en partie l’œuvre de Dieu. Luther avait découvert que la mort de Christ sur la croix était suffisante pour toute l’humanité.

« Le Christ a été traité selon nos mérites afin que nous puissions être traités selon ses mérites. Il a été condamné pour nos péchés, auxquels il n’avait pas participé, afin que nous puissions être justifiés par sa justice, à laquelle nous n’avions pas participé. Il a souffert la mort qui était la nôtre, afin que nous puissions recevoir la vie qui est la sienne. » Ellen G. White, Jésus-Christ, p. 15.

Quel résumé puissant et merveilleusement écrit de l’évangile, que nous puissions être justifiés par une justice « à laquelle nous n’avions pas participé ». Quelle promesse!

Si le salut est l’œuvre de Dieu en Christ, quel rôle jouent nos bonnes œuvres dans la vie chrétienne? Comment affirmer l’importance des bonnes œuvres dans notre expérience sans en faire le fondement de notre espérance?